DOCUMENTAIRE ET PHOTOJOURNALISME

Laurence Geai

Photo d'un vieil homme au milieu des ruines d'une rue bombardée, réalisée par Laurence Geai, en mission pour Le Monde, avec un Canon EOS 5D Mark IV.

La photojournaliste Laurence Geai a réalisé cette photo lors de sa mission pour Le Monde en novembre 2017, alors qu'elle couvrait la guerre civile syrienne. Ibrahim Akouch, âgé de 85 ans, n'a jamais quitté la ville de Racca, en Syrie, malgré la guerre. Il y est resté avec sa femme dans leur maison construite en 1983, et le couple a été aidé par des voisins qui avaient rejoint les forces démocratiques syriennes. Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark IV équipé d'un objectif Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM à 24mm, 1/320 s, f/5.6 et ISO 100. © Laurence Geai/Le Monde

« Je raconte les histoires de personne qui vivent dans des conditions difficiles, par exemple lors d'une guerre ou d'une crise », explique la photographe Laurence Geai, installée à Paris. « Avant de devenir photojournaliste, j'étais journaliste. J'adore les images fixes car elles restent gravées dans les mémoires. Le fait de réaliser des images qui restent ancrées est très important pour moi, c'est vraiment ce que je veux réussir à faire. »

Envoyée régulièrement en mission par le journal français Le Monde, à l'étranger mais également en France pour couvrir des sujets politiques, Laurence a publié son travail dans le Washington Post, Elle, Paris Match et Polka, parmi d'autres. Elle a travaillé pour des ONG telles qu'Amnesty International et est représentée par l'agence de photographie MYOP.

Lorsqu'elle était enfant, Laurence Geai a été inspirée par la passion de son père pour la photographie. Il adorait utiliser son objectif lors de ses voyages en train, tandis que Laurence utilisait ses appareils photo jetables pour photographier les animaux de la ferme de ses grands-parents. « C'était ma première découverte du métier », se souvient-elle en riant. « Mais je ne photographiais personne lorsque j'étais enfant, seulement les animaux. » Plus tard, au décès de son grand-père, elle a utilisé l'argent d'un petit héritage pour s'acheter un véritable appareil photo, le Canon EOS 50D, qui s'est révélé le point de départ de sa carrière.

Portrait de l'ambassadrice Canon Laurence Geai portant un appareil photo Canon à son œil.
Localisation : Paris, France

Domaines de spécialisation : photojournalisme et photographie de guerre

Équipement de prédilection
 : Canon EOS R5
Canon EF 35mm f/1.4L II USM
Photo de femmes et d'enfants, rassemblés autour d'une bougie improvisée dans une bouteille d'eau en plastique, dans un camp de réfugiés de Suruç, une ville turque située à proximité de la frontière syrienne. Photo prise par Laurence Geai avec un Canon EOS 5D Mark III.

Photo de réfugiés à Suruç, une ville turque située à proximité de la frontière syrienne. Environ 200 000 personnes, principalement originaires de la ville de Kobanî, ont fui la guerre du nord de la Syrie en novembre 2014. « En temps de guerre, il faut faire face à la propagande, examiner et vérifier beaucoup d'informations », explique Laurence. « Pour moi, ce qui est important sur une zone de conflit c'est de comprendre chaque position. J'essaie autant que possible de couvrir tous les côtés. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III (remplacé par le modèle Canon EOS 5D Mark IV) équipé d'un objectif Canon EF 35mm f/1.4L USM (remplacé par le modèle Canon EF 35mm f/1.4L II USM) à 1/50 s, f/1.8 et ISO 3200. © Laurence Geai

Laurence Geai a étudié la gestion à l'université, puis a commencé à travailler dans le secteur de la mode, avant de décider à l'âge de 25 ans qu'elle souhaitait « raconter les histoires de personnes du monde entier ». C'était selon ses propres termes une décision « très naïve » car elle n'avait aucune expérience en journalisme ou en reportage. Elle décide alors de suivre des stages à la télévision pour se perfectionner. En parallèle, elle commence également à photographier des mariages le week-end, afin d'améliorer les compétences qui lui seront utiles par la suite. « En quoi consiste la photographie de mariage ? », poursuit-elle. « Vous devez être rapide pour ne pas manquer le moment parfait. Il s'agit d'un véritable reportage. »

La carrière de Laurence a pris un tournant décisif lors de sa rencontre avec le célèbre photographe de guerre français Patrick Chauvel. « Je voulais comprendre comment une personne pouvait risquer sa vie pour relater les histoires d'autres personnes », explique-t-elle. « Je lui ai posé un grand nombre de questions et ses réponses m'ont donné envie de raconter ces histoires à mon tour. » En 2013, deux ans après le début de la guerre en Syrie, Laurence prépare son équipement photo pour partir. « J'étais curieuse de connaître la réaction des gens dans les zones en guerre, de voir comment ils arrivaient à gérer leur quotidien », se souvient-elle. « Je voulais vérifier que j'avais suffisamment de courage pour le faire ». Laurence est retournée 13 fois en Syrie par la suite.

Photo de femmes et d'enfants assis dans un conteneur, certains tenant leur tête entre leurs mains, après avoir fui la ville de Bangui en République centrafricaine, en mars 2014. Photo prise par Laurence Geai avec un Canon EOS 5D Mark III.

Photo de femmes et d'enfants musulmans se cachant dans des conteneurs après avoir fui la ville de Bangui, capitale de la République centrafricaine (RCA) pour rejoindre le Cameroun, en mars 2014. Ce convoi a été protégé par la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA). « Certains étaient heureux, d'autres pleuraient, mais tous étaient tristes de laisser leurs vies derrière eux », se remémore Laurence. Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III équipé d'un objectif Canon EF 35mm f/1.4L USM à 1/250 s, f/2 et ISO 1250. © Laurence Geai

Photo de réfugiés en gilets de sauvetage, l'un portant un bébé, entassés sur un bateau de fortune débarquant sur l'île grecque de Lesbos en octobre 2015. Photo prise par Laurence Geai avec un Canon EOS 5D Mark III.

Photo d'un bateau débarquant sur l'île grecque de Lesbos en octobre 2015, lieu devenu incontestablement lié à la crise des réfugiés en Europe. Après son travail en Syrie et en République centrafricaine, Laurence a couvert le conflit militaire et le mouvement des réfugiés au Moyen-Orient et en Europe. « J'ai tout appris sur le terrain », se souvient-elle. « Comment entretenir des relations avec les gens et réaliser de bonnes photos. C'était un entraînement au quotidien. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III équipé d'un objectif Canon EF 70-200mm f/4L IS USM (désormais remplacé par le Canon EF 70-200mm f/4L IS II USM) à 127 mm, 1/640 sec, f/4 et ISO 250. © Laurence Geai

À son retour de Syrie, Laurence a passé trois mois en 2014 en République centrafricaine, où elle a « appris à réaliser de vraies photos ». Autodidacte, elle a été guidée dans son parcours par des figures du milieu telles que Jérôme Delay, photographe pour Associated Press. Le travail de Laurence l'a depuis conduite dans tout le Moyen-Orient, de Gaza en 2014 à l'Irak, en passant par le Liban et la Syrie, puis dans des zones plus lointaines tels que l'Azerbaïdjan, où elle a couvert le conflit dans le Haut-Karabakh, et plus récemment en Ukraine. Après avoir évolué de la série 5D au Canon EOS 5D Mark IV, qu'elle décrit comme un « ami proche », Laurence utilise désormais l'appareil photo hybride Canon EOS R5.

Son reportage photo sur le Covid-19 dans sa ville de Paris lui a permis de remporter le troisième prix de la catégorie General News (Actualités générales) du concours World Press Photo 2021. Elle a également remporté le Grand Prix du festival « Les femmes s'exposent » en 2020, la bourse Reuters en 2019 et le Prix du photographe de l'année du Polka Magazine en 2017.

Quel résultat souhaitez-vous atteindre à travers votre photographie ?

« Mon souhait est de réaliser des photos qui restent gravées dans les mémoires au fil des ans. Je fais peu de portraits, je suis moins à l'aise pour diriger une personne. Je préfère dépeindre une scène, comme le faisaient les tableaux avant la photographie, c'est ma source d'inspiration. »

Qu'avez-vous appris des expériences de vos débuts sur le terrain lors de votre premier voyage en Syrie ?

« Pour être honnête, mes photos n'étaient pas très réussies, et je savais pourquoi. J'éprouvais de la timidité à rentrer chez les gens et à discuter avec eux. Pour être photojournaliste, être bon photographe ne suffit pas : vous devez avoir confiance en vous, et c'est quelque chose qui s'acquiert avec le temps. Travailler sur une zone de guerre est difficile. Les trois qualités que je considère comme les plus importantes sont l'empathie, la curiosité et la patience. Parfois, je dois faire preuve de ténacité selon le reportage sur lequel je travaille. Si je ne peux pas rentrer par la porte, j'essaie de passer par la fenêtre. »

Comment réagissez-vous face aux aspects difficiles des histoires que vous racontez ?

« La première fois que j'ai vu des choses difficiles, j'ai pleuré. Je ne pouvais plus m'arrêter. Désormais, j'essaie de contenir mes émotions devant les autres. Lorsque je fais face à des situations difficiles, cela peut être déstabilisant et effrayant, mais je dois me concentrer sur le travail que je suis venue faire. Je dois décider rapidement de mes actions. J'ai dû apprendre à faire face à des situations stressantes et à ma propre peur. Je ne me comporte pas de la même manière aujourd'hui qu'au début de ma carrière. J'éprouve beaucoup d'empathie. Il m'arrive d'être affectée par ce que je vois, mais c'est le prix à payer pour le travail que je fais. »

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui souhaite devenir photojournaliste ?

« Pour devenir photojournaliste, être capable de réaliser de belles photos bien cadrées constitue un atout, mais je pense qu'il faut d'abord être journaliste. Mon conseil serait d'étudier le journalisme et de pratiquer le photojournalisme au quotidien ; c'est l'unique façon de s'améliorer. L'avantage de ce métier, c'est qu'il y a toujours une histoire à raconter, quel que soit l'endroit où vous vous trouvez. »

Ce que je sais

Laurence Geai

« Tous les êtres humains sont semblables. Nous éprouvons tous les mêmes émotions. Avoir compris cela m'aide beaucoup et me permet d'être moins timide dans mon approche des autres. Cela me conforte également dans ma façon de les photographier. Je fais tout mon possible pour réaliser des photos à travers lesquelles chacun peut se reconnaître. Lorsque je discute avec des personnes et que je les photographie, je veux que leur voix soit entendue. Je sais que je suis capable de travailler sur les zones de guerre ; je sais trouver les histoires qui méritent d'être racontées. Lorsque je publie mon travail dans Le Monde par exemple, mes photographies ont un véritable impact. Même si notre reportage ne changera pas la situation sur place, notre travail est de transmettre les informations et c'est ainsi que je me sens véritablement utile. »

Instagram : @laurencegeai

Twitter/X : @laurencegeai

Site Web : laurencegeai.com

Équipement de Laurence Geai

Kit utilisé par la plupart des photographes professionnels

Laurence Geai's kitbag containing Canon cameras, lenses and accessories.

Appareils

Canon EOS R5

Un appareil photo hybride plein format professionnel offrant des photos haute résolution (jusqu'à 20 im./s) et des vidéos au format RAW 8K 12 bits. « Cet objectif est parfait : léger et particulièrement réactif », explique Laurence Geai. « Impossible de manquer une seule photo. »

Canon EOS R6 Mark II

Capturez des moments éphémères à la vitesse maximale de 40 im./s avec une qualité d'image sensationnelle, même dans une obscurité quasi totale. L'autofocus basé sur une IA de type Deep Learning permet de verrouiller les sujets en mouvement rapide, où qu'ils se trouvent dans le cadre.

Objectifs

Canon EF 35mm f/1.4L II USM

Objectif grand angle professionnel doté d'une perspective naturelle et d'excellentes capacités en basse lumière. « Cet objectif me permet de savoir exactement où me positionner », précise Laurence. « Pour moi, c'est l'objectif par excellence. »

Canon EF 50mm f/1.2L USM

Un objectif à focale fixe de 50mm ultra-rapide offrant une très grande ouverture maximale pour un contrôle précis de la profondeur de champ. « J'aime être au plus près de l'action », dit Laurence, qui préfère utiliser des objectifs à focale fixe dès que la situation le lui permet.

Canon RF 24-70mm F2.8L IS USM

Zoom de 24-70mm doté d'une ouverture rapide et d'une stabilisation d'image à 5 vitesses. Laurence utilise en toute confiance son zoom professionnel favori pour couvrir des manifestations à Paris ou le conflit en Ukraine.

Canon EF 70-200mm f/2.8L IS USM

Un téléobjectif hautes performances, compact et maniable. « Lorsque je couvre des sujets liés à la politique, j'ai besoin d'un objectif de 70-200mm pour capturer l'action de plus loin », poursuit Laurence. « J'utilise également cet objectif sur les zones de guerre, lorsque je ne peux pas m'approcher de trop près. » Désormais remplacé par le modèle Canon EF 70-200mm f/2.8L IS III USM.

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EOS R6