Jouer avec le feu : documenter la vie à l'ombre d'un volcan actif

L'ambassadrice Canon Ulla Lohmann est connue pour ses images à couper le souffle, notamment celles capturées sur les volcans actifs. Elle est obsédée par ces phénomènes naturels depuis l'enfance : alors âgée de huit ans, son père l'emmène à Pompéi. Elle est fascinée par le site. À 19 ans, elle décide d'utiliser les gains acquis suite à sa participation à un concours scientifique pour parcourir le monde afin d'observer de près les volcans actifs. Ce voyage changera sa vie. « Ma vie entière est dédiée aux volcans », confie-t-elle.

Même si sa fascination est indéniable, ce sont les « peuples des volcans » qui l'impressionnent le plus. « Je m'intéresse à la façon dont les volcans changent notre Terre, mais aussi au nombre de personnes dans le monde qui vivent avec eux », explique-t-elle. « J'ai compris ce qu'ils ont en commun : un profond respect pour la nature. »

Au moment de cette interview, Ulla se trouvait au Vanuatu, dans l'océan Pacifique Sud, où elle tournait une série documentaire pour la télévision allemande sur les personnes vivant à proximité de volcans actifs. On entend les aboiements des chiens et le grondement des volcans en arrière-plan, la nation insulaire en compte neuf. « Le premier épisode, tourné au Vanuatu, a été diffusé en novembre 2023 », précise Ulla. « Nous prévoyons de réaliser toute une série à présent. J'espère que nous pourrons nous rendre dans les mêmes pays que ceux abordés dans mon livre Volcano People. »

Il existe des volcans en Grèce, au Guatemala, et la plupart se forment en bordure de plaques tectoniques, lorsqu'elles entrent en collision ou qu'elles s'écartent. Même si ces ouvertures dans la croûte terrestre sont à l'origine de la création de plus de 80 % de sa surface, se rendre sur ces volcans, les photographier et vivre à proximité est très dangereux. L'éruption volcanique la plus meurtrière enregistrée a eu lieu en 1815 en Indonésie. Cette dernière aurait entraîné la mort d'environ 250.000 personnes.

Ulla est habituée à photographier dans des environnements extrêmes, il est donc important pour elle que son équipement Canon soit à la hauteur. Au départ, elle réalisait ses prises de vue avec le Canon EOS 5D Mark IV, mais depuis qu'elle utilise le système EOS R hybride, elle ne souhaite plus revenir en arrière. Pour ce voyage, elle a emporté son Canon EOS R5, l'EOS R5 C, la plus petite caméra Cinema EOS de Canon, et un EOS R3. « J'emporte uniquement des appareils étanches et résistants à la poussière, car ils sont les seuls à pouvoir résister aux conditions extrêmes », indique-t-elle. « J'apprécie particulièrement leur adaptation à diverses conditions météorologiques. »

Ulla a également emporté plusieurs objectifs RF : le Canon RF 15-35mm F2.8L IS USM, le RF 24-70mm F2.8L IS USM, le RF 24-105mm F4L IS USM, le RF 70-200mm F2.8L IS USM ainsi qu'un trépied. « Les objectifs RF sont entièrement compatibles avec les appareils : ils forment une équipe gagnante », s'enthousiasme-t-elle. « Ils fonctionnent de concert. Ils ne m'ont jamais lâchée. La netteté, la mise au point, la rapidité sont juste remarquables. »

« Tout ce que j'ai avec moi est indispensable », ajoute-t-elle. « Je réduis mon matériel au maximum, car je dois tout porter jusqu'au sommet du volcan. Mon travail implique d'être en bonne condition physique, c'est pourquoi je m'entraîne en faisant de l'escalade. Je fais confiance à mon corps et à mon équipement. »

Ulla et sa famille ont séjourné chez les villageois, qui les ont accueillis chez eux, notamment son fils Manuk, âgé de cinq ans, qu'ils ont rencontré pour la première fois alors qu'ils étaient un tout petit bébé. « Ils l'adorent », confie-t-elle. « Ils nous ont même présentés tous les deux à la tribu, lors d'une cérémonie traditionnelle de coupe de cheveux. »

Le film montre Ulla prenant des photos sur l'archipel. Son emploi du temps lors du tournage s'articulait autour des routines des habitants. Il n'y a pas d'électricité, l'éclairage étant fourni par des torches solaires, ni d'eau courante. La journée commence vers 5 heures avec le nourrissage des porcs, même si les coqs chantent généralement vers 3 heures ; le réveil matin de la nature. Les habitants travaillent dans les champs en matinée. Ils rapportent ce qui est mûr pour que les femmes puissent cuisiner sur des roches volcaniques chauffées par un feu.

Concernant le tournage, Ulla s'est adaptée au cahier des charges de la chaîne de télévision (50 im./s, pas de 4K ni de Canon Log), mais elle a apprécié les durées d'enregistrement des deux appareils. L'EOS R5 est limité à 29 minutes par clip. Le ventilateur interne de l'EOS R5 C, en revanche, permet un enregistrement longue durée, quel que soit le mode utilisé. « Nous pouvions enregistrer aussi longtemps que nécessaire », explique-t-elle.

L'EOS R5 C n'est que 30 g plus lourde que l'EOS R5, malgré l'ajout du ventilateur. Bien que l'EOS R5 C, solution dédiée à la vidéo, ressemble à l'EOS R5, elle est dotée d'outils supplémentaires pour les cinéastes, notamment des Wave Form Monitors, de fausses couleurs, un mode AF Visage uniquement, et offre la possibilité d'utiliser un angle d'obturation au lieu de la vitesse d'obturation. Avoir une caméra légère était « idéal pour ce type de tournage », explique Ulla, car elle est portable et suffisamment compacte pour ne pas être intimidante.

Un excellent stabilisateur d'image est indispensable lors de la prise de vue à main levée, notamment à proximité de volcans actifs. « Utiliser un trépied dans ce type de situation vous ralentit. Mieux vaut donc ne pas s'en servir pour une question de sécurité », explique Ulla. « Je pense que la majeure partie du film, à l'exception de quelques interviews, a été tournée à main levée. » Le stabilisateur d'image à 5 axes intégré du Canon EOS R5 déplace physiquement le capteur pour contrecarrer le mouvement, tandis que le stabilisateur d'image électronique de l'EOS R5 C compense le flou de bougé en décalant numériquement l'image pour contrer le mouvement détecté par les systèmes gyroscopiques intégrés à la caméra. Ces deux systèmes sophistiqués se coordonnent parfaitement avec l'IS optique présent dans les objectifs Canon, mais l'amélioration est vraiment notable en utilisant un objectif RF équipé de l'IS, grâce à la communication plus rapide rendue possible par la monture RF. « Le stabilisateur d'image des appareils est vraiment excellent », ajoute Ulla.

Les communautés vivant à l'ombre des volcans sont toujours à l'affût des signes d'une éruption imminente ; ils ont développé une conscience aiguë de leur environnement naturel et nous pourrions tous en tirer des leçons selon Ulla. « Ils savent que le volcan peut à tout moment détruire leurs moyens de subsistance », explique-t-elle. « Ils observent la nature au plus près. Nous regardons nos téléphones pour connaître les prévisions météorologiques. Nous ne regardons plus le ciel. »

Elle conseille aux photographes et cinéastes souhaitant explorer des sujets similaires de se laisser guider par les gens. « Écoutez », dit-elle. « Si votre cœur vous dit de faire quelque chose, vous avez a priori une très bonne histoire.

« Sortir de sa zone de confort et surmonter ses peurs est important », renchérit-elle. « J'espère que mes photos motiveront d'autres personnes à faire de même. J'aime explorer de nouveaux endroits et me rendre là où personne d'autre n'est allé. Cela m'intrigue vraiment. Mon travail me permet de satisfaire ma curiosité. J'aime les défis : plus c'est difficile, plus je m'améliore. »