Quel objectif souhaitez-vous atteindre dans votre travail et quelles sont vos ambitions pour l'avenir ?
« J'aimerais photographier tous les animaux que je n'ai pas encore rencontrés, en particulier les pandas en Chine et les jaguars au Brésil. Je souhaite établir un lien entre les êtres humains et les animaux, susciter l'émerveillement grâce à leur beauté et favoriser la sensibilisation aux menaces auxquelles ces animaux sont confrontés. Les réseaux sociaux sont un excellent moyen de faire passer mon message. Il est donc très important pour moi de développer mes canaux et d'accroître le nombre de mes abonnés. C'est grâce à mon public que je trouve l'inspiration pour améliorer mon contenu, et j'apprécie d'échanger avec mes abonnés en ligne. Je sais que je fais du bon travail quand je reçois un commentaire disant : « Votre contenu me fait voyager ». »
Quelles sont les plus grandes difficultés lors de la prise de vue dans des lieux reculés ou face à des espèces menacées ?
« La jungle ne suscite pas forcément l'enthousiasme en raison des conditions météo et de la brousse dense qui peuvent être très pénibles, sans parler des serpents, des araignées et des insectes piqueurs qui sont difficiles à éviter. Outre l'environnement, il n'est pas évident de repérer des animaux en voie de disparition. Je sais comment suivre les animaux et utiliser mes connaissances de la région pour augmenter mes chances d'en rencontrer, mais je ne réussis pas toujours. J'ai dernièrement été en Équateur pour photographier des jaguars, mais je suis rentré bredouille. Lorsque j'ai la chance de tomber sur les animaux que je recherche, je ne peux pas toujours me positionner correctement pour prendre les photos souhaitées. Je dois me préparer à toutes les éventualités. C'est pourquoi j'emporte toujours mon objectif Canon EF 400mm f/5.6L USM pour capturer les animaux plus éloignés, ainsi que les modèles Canon EF 200mm f/2L IS USM et Canon EF 50mm f/1.2L USM lorsque je peux me rapprocher un peu plus. »
Combien de temps vous faut-il pour établir un lien avec les animaux ?
« Une fois que j'établis un contact, je me donne seulement une heure pour prendre les photos, car je ne veux pas trop les perturber. Ce sont des animaux sauvages qui doivent le rester. Il y a certaines techniques que j'ai apprises pour établir rapidement un lien, notamment avec les primates. Les gorilles des plaines au Cameroun, par exemple, ont si peu de contact avec les humains que, pour eux, nous représentons une menace. Après avoir établi le contact avec eux, j'ai mangé des feuilles en m'approchant discrètement pour montrer que j'étais végétarien et que je n'étais pas là pour les chasser. J'ai également émis un grognement pour les saluer. Je ne me suis approché que lorsque j'ai entendu un grognement de leur part m'indiquant que je ne craignais rien. Les gorilles détournent généralement le regard des humains lorsqu'ils font du bruit. Ainsi, après les avoir salués, je suis resté aussi silencieux que possible pour favoriser le contact visuel que l'on peut voir sur mes photos. »
De quel travail êtes-vous le plus fier et pourquoi ?
« En 2021, j'ai organisé une exposition très particulière intitulée « Wild in the City ». J'ai imprimé mes 30 images favorites de primates, y compris de gorilles des montagnes et de chimpanzés en Ouganda et au Rwanda, de gorilles des plaines au Cameroun et d'orangs outans à Sumatra, et les ai exposées dans une serre tropicale à Paris. Je voulais partager les émotions que j'avais ressenties face à ces animaux avec les parisiens, qui n'auront probablement pas la chance de les rencontrer dans la nature. En rapprochant les gens de ces incroyables animaux, j'espérais créer un lien et susciter l'empathie. Ces singes sont très proches de nous, mais ils sont voués à disparaître prochainement si nous n'agissons pas pour empêcher le braconnage, la déforestation et le changement climatique. »